Quoi Israel? By Carlo Suares, commentary by Marc Thivolet, p21-22 of the Arma Artis Edition.


In Quoi Israel?, published in 1935, Carlo Suares established a distinction between the seed and the container of Israel, between the movement embodied in Abraham, Issac and Jacob, and Mosaicism, that is to say between the ungraspable yet grasping movement of intermination* and the "traditional", priestly stance embodied by the Jewish religion.

There could be no better achievement for Judaism than for it to acknowledge the end of its own transitionary role.

Yet, the creation of the State of Israel, the result of the project to return to the original homeland, around the end of the 19th century by Theodor Herzl (citation below), and justified in the aftermath by the magnitude of the persecutions at the hands of the Nazi, the desire to become a country in the image of the Western nations, and by "sanctifying" the martyrdom endured during WW2, meant for Carlo Suares a victory of function over seed, a betrayal of Israel's vocation. By becoming a "shelter-nation" (wink-wink Abris Mensongers), the State of Israel exasperates to the absurd the warlike characteristics of so-called "sovereign" nations.

The title Quoi Israel?, kept again in 1954, shifts the question to the heart of Judaism, that of the disidentification of the historical narrative.

This letter, published in the periodical Targoum (English targum, biblical word meaning "spoken translation/interpretation") #4 (July 1954) would incite reactions of rejection, especially since in the same delivery, Carlo Suares was responding to those who had been critical of Le Mythe Judeo-Chretien, published in 1950.

In 1956, following the Suez Expedition, the Jewish community of Alexandria to which the Suares family belonged, was kicked out of Egypt.

It is safe to say that the author of Quoi Israel? has experienced, exile after exile, the unstoppable movement of the seed.


In 1821, Hegel (G. W. F.) wrote in Elements of the Philosophy of Right : (official English edition p258 I pulled from a .edu archive):

"They who adhere to the form of religion, as opposed to the state, conduct themselves like persons who in knowledge think that they are right when they cling to a mere abstract essence and never proceed to reality, or like those who will only the abstract good**, and arbitrarily postpone deciding what in fact is good." (End quote)

(Note: Thivolet cuts the sentence short at the word "reality", and then goes on commenting:)

Undoubtedly, the intellectualization of essence, the act of thinking being taken here as an abstract opposite to existence itself, not being "thought" anymore ****, finally becomes this "nothingness", ungraspable yet grasping, allowing the one in existence to lose its hitherto accepted-as-fact representations and be perceived globally in its incomprehensible strangeness.

Marc Thivolet



Translator's notes:

* Typo I assume for "indetermination".

** Verb obviously missing in the translation/editing, unfortunately cut short by Thivolet

*** Thivolet uses the word "pensée" 3 times in the same sentence. In French it is used for the word "a thought" but also for the past participle AND as adjective. I didn't want to keep the messed up phrasing, which I assume is supposed to tickle the reader's brain but would have looked terrible in English.

Man, way too much brainstorming for such a small text. I'm assuming Hegel's translator was way better than I am, but I hate the official English translation, and it sounds pretty different from the French one provided by Thivolet. I originally translated it myself, thought I should find an official English edition instead, but am now left with a bad aftertaste in my mouth, which is why I'm including my own translation below.

First of, Rechts in German means Rights, translated into "Le Droit" in the French edition, which means The study and practice of the Law, the legal system, where as "Les Droits" would mean rights. In French, when you want to become a lawyer or a judge, you go and study "Le Droit", Law, which has another name in German than "Rechts". Anyhow...

This is my translation of the French quote by Thivolet : "Those who, when facing the State, are satisfied with the form of religion, behave as those who believe they have reached "le droit dans la connaissance" while really being stuck in the essence and unable to transcend from the abstraction into existence. (End quote) The part I left in French is a weird phrase, and I don't speak German, but in this case French grammar should be either "le droit de la connaissance" (Right(s) imparted by/through knowledge) or "le droit à la connaissance" (the right to have access to knowledge). The French version of the original german here uses "le droit DANS la connaissance", which is not at all grammatically correct or common, and is either archaic or some kind of a wink. I honestly don't know how to translate it properly and wasn't able to find anything on French Google, which is strange if it is indeed an archaic syntax. If I had to wager, I would turn it into "The practice/application of the Law within the confines of/seated within Knowledge".



 

QUOI, ISRAEL ? par Carlo SUARES

Carlo Suares : Quoi Israel?


Je voudrais arriver à montrer que les mots « Etat d'Israël » n'ont pas de sens car un Etat tel qu'il est constitué dans le sein d'un pays, d'une nation, d'un peuple, un Etat tel qu'il s'exprime en tant que volonté de puissance et de souveraineté d'on ne sait quelle minorité au pouvoir, un Etat comme tous les Etats modernes, fruits empoisonnés d'intérêts d'argent, sources perpétuelles de conflits et de guerre, est incompatible avec Israël tel qu'il ne sera jamais une « chose » constituée, jamais la personnification de valeurs sensorielles, temporelles et idolâtres, jamais rien s'il n'est la permission accordée à l'Eternel d'affirmer sa seule et unique souveraineté.Et je voudrais le montrer, non pas le démontrer: il y a, en cette incompatibilité, une évidence à la fois et un destin, un fait réel et un but. Aucun Etat n'est viable et il a fallu que des Juifs en fassent la démonstration en créant, en enfantant, parmi tous les Etats non viables, l'Etat le moins viable de tous, le plus absurde, le plus enfermé dans des frontières injustifiables, le plus dépendant de sommes d'argent mendiées.Je ne parle ni des terres ni des maisons, ni des arbres ni des fruits, ni du travail ni des instruments de travail, je parle de l'Etat et désigne cette idole moderne et accuse ce moloch moderne qui tue. Le combat que livrent les Etats, tous les Etats modernes, depuis les géants jusqu'aux nains, contre l'Eternel, contre la souveraineté de l'Incréé, de la Vie telle que nul d'entre nous ne peut la concevoir, les Etats soi-disant souverains et qui, crevant de peur les uns des autres, se suicident sous le poids de leurs armements, ce combat divise les hommes contre la seule valeur qui soit: l'Unité divine et humaine.

L'issue n'est pas à démontrer: chacun voit que c'est Babel, que c'est l'incendie de Sodome et de Gomorrhe. L'Eternel vaincra, et ce sera tant pis. Il a fallu que nos fausses civilisations, atteintes de septicémie généralisée se donnent le spectacle d'experts, d'hommes d'Etat, de généraux, d'une multitude savante et respectée, en train de tracer sur la mappemonde des dizaines de milliers de kilomètres de frontières à la suite d'une guerre mondiale et d'autres dizaines et dizaines de milliers de kilomètres à la suite d'une autre guerre mondiale, fabriquant de toutes pièces des soi-disant Etats, coupant l'Allemagne en deux, Berlin en quatre, la Corée en deux, l'Indochine en deux, Jérusalem en trois, l'Inde en une Inde et deux Pakistans, les Arabes en huit lambeaux avoués et je ne sais combien d'autres secrets, pour que des Juifs en hâte s'inoculent cette maladie.

Il a fallu que les Etats les plus forts révèlent leur faiblesse pour que les Etats les plus faibles aient recours à la force. Il a fallu que les fausses valeurs soient proclamées vraies sous le règne mondial de la police, et que les peuples soient dupés par l'octroi d'un simulacre de souveraineté pour que des Juifs à la remorque s'enthousiasment sur des mots sans contenu et s'égarent.

« Tous les anciens d'Israël s'assemblèrent et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent... établis sur nous un roi pour nous juger, comme il yen a chez toutes les nations. Samuel vit avec déplaisir qu'ils disaient: Donne-nous un roi pour nous juger. Et Samuel pria l'Eternel. L'Eternel dit à Samuel: Ecoute la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira: car ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent, afin que je ne règne plus sur eux ».

Roi souverain, prince souverain, peuple souverain, parlement souverain, dictateur souverain, bourgeoisie souveraine, prolétariat souverain, politique souveraine, argent souverain,haine souveraine, mitrailleuse souveraine, bombe H souveraine. Choisissez votre souverain, vous êtes libres: Ecoute la voix du peuple dans tout ce qu'il te dira! Paroles terribles, liberté terrible, horrible et sanglant rejet de l'Eternel. Voilà les Etats modernes. Voilà l'Etat qui usurpe le nom d'Israël, semblable aux autres, mais plus erroné encore, plus immédiatement condamné à n'être que contradiction, à cause de son usurpation.

De quel droit se donne-t-il ce nom ? Israël n'est pas cela. Israël n'est pas là. Israël est un Nom. C'est le nom que l'ange de l'Eternel octroya à Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham à la suite du célèbre combat mythique que seuls comprennent les rares hommes qui en sont le lieu. Et cette bénédiction n'est ni un refuge, ni une certitude, ni une sécurité, ni un havre, ni une chaleur, ni une consolation charnelle, ni une promesse, ni une terre promise, ni un repos, ni un baume, mais une blessure ouverte dans la chair de ceux sur qui l'Eternel se jette pour les tuer, lorsqu'il ne parvient pas à les tuer.

Je sais, je sais qu'ils ont trop souffert, ces nouveaux « Israéliens ». C'est l'explication de leur comportement mais non la justification du prolongement de ce comportement. Je sais: nombre d'entre eux se lèveront pour crier: « et de quel coeur oses-tu parler ainsi, toi qui n'as pas souffert ? » . Je leur demande de bien vouloir me pardonner et de m'écouter, car pendant toute la longue durée de leur impossible agonie chez des tortionnaires déments, moi Suarès et mon père avant moi, et son père, et le père de son père, depuis plusieurs siècles, nous avons vécu dans notre paisible maison, chez Ismaël mon frère, en Egypte.

Et c'est d'Egypte, d'une tranquille banlieue d'Alexandrie où le jasmin de mon jardin embaume les nuits d'été, que je lance, que je dois lancer un appel, un cri urgent (car terribles sont les circonstances qui le provoquent !) aux Juifs du Monde entier, aux juifs de tous les Continents pour, que vous fassiez sauter ces frontières tout de suite, aujourd'hui même.

Je dis: faites sauter ces frontières maintenant, tout de suite, en cet instant même, et que personne n'ose hausser les épaules à cet ordre; Abraham n'a pas de frontières, ni le prophète Jésus, ni le prophète Mohammed. Et que faites-vous ?

Car pour tracer ces lignes stupides sur la surface de la terre et pour s'entr'égorger sur ces lignes stupides, il est bien évident qu'il faut avoir perdu tout contact avec l'Intemporel, béni soit-il en sa puissance créatrice. Il faut avoir enfermé, circonscrit, dans ces mêmes frontières nos coeurs et nos esprits incirconcis. Il faut avoir été subjugué par les pompeuses assertions de chefs, je veux dire d'exploiteurs temporels, assertions entièrement basées sur des contradictions telles que « si vis pacem para bellum » , opposant les moyens aux fins, comme si l'on disait que pour monter il faut descendre, descendre chaque jour un peu plus, dans l'extravagant espoir que cette descente, qui s'accentue, qui fait boule de neige, qui devient avalanche vers les profondeurs de l'abîme pouvait « un jour » , par on ne sait quelle jonglerie de son propre devenir, nous faire débarquer au sommet de l'humain !

Car telle est notre folie que, sacrifiant toutes nos journées vécues à des idées d'avenir, l'être à un devenir mensonger, notre sécurité à une idée de sécurité future, nous faisons la guerre, voulant la paix, mais ne sachant comment la vouloir. Ces frontières géographiques, hérissées d'armes, servent n'en doutez pas, les intérêts matériels de minorités puissantes. Mais ces puissances ne pourront jamais me contraindre à reproduire ces tracés dans mon coeur et dans ma pensée, et ne me feront pas taire et ne bâillonneront pas ceux qui aujourd'hui m'entendent et ne les feront pas taire et seront vaincues.

Je veux une France africaine et sans aucune frontière au sein de la France africaine et sans frontières avec l'Egypte et le Soudan et je veux un monde arabe sans aucune frontière au sein du monde arabe, et sans frontières avec toutes les régions du monde qui n'auraient plus de frontières, et que s'instaure la paix d'Abraham. Que personne ne hausse les épaules en invoquant le contrôle des changes, un immeuble dénommé Pentagone, ou l'ennemi aux aguets de l'autre côté de la frontière. J'ai vu en Egypte comment quelques hommes, neufs et propres, ont débarqué -ou embarqué -des individus décomposés et obèses qui proliféraient dans les retranchements d'un Etat et je vois tous les jours comment cette salutaire révolution hésite et recule devant la formation, la fabrication d'un nouvel Etat. Ces hommes, parce qu'ils sont jeunes et frais, voient ce que leurs aînés ne voient plus, que l'unité est essentielle, et impossible à atteindre par les moyens essayés jusqu'ici: Byzance, puis Saint-Pétersbourg et aujourd'hui Moscou proclament la primauté du pouvoir temporel sur le spirituel: la Rome chrétienne, puis Paris, Londres et Washington, de plus en plus, hypocritement, proclament la primauté d'un « spirituel » qui change de nom à chaque saison.

Que prenne racine un nouvel Etat dans le sol empoisonné des fausses valeurs, et la Révolution sera privée de sève. Je vois ces hommes jeunes et frais se débattre sous les coups,. brutaux des puissances qui les cernent de toutes parts, trébucher dans les pièges que leur tendent les fausses démocraties, les fausses libertés, les fausses civilisations de l'Ouest ou de l'Est. Je les entends invoquer l'esprit des Prophètes, d'Abraham à Mohammed, appeler au secours pour éveiller ne serait-ce que l'écho de cette voix qui s'est tue... Je vois, dans ce berceau consacré qu'est l'Egypte, la possibilité, la volonté,la nécessité d'une nouvelle naissance, d'une civilisation d'où l'Eternel ne serait pas rejeté. Et, conjointement, parallèlement, sinistrement face à cette fraîcheur qui se cherche, que répond Israël l'aîné, à son frère Ismaël ? Que lui rapporte-t-il de ses voyages millénaires ? Quelle sagesse ? Quel amour ? Quelle compréhension ? Quelle intelligence ? Quelle somme, quel rejet, quelle perception du réel, quelle ouverture à l'Incréé, béni soit-il en ses créations ? Parce qu'ils ont souffert, ces « Israéliens » se couchent dans le lit contaminé des problèmes les plus absurdes, les plus impossibles, les plus inhumains sous leur apparence humaine, les plus dangereux. Les causes de l'inimitié que leur a voué Ismaël sont nombreuses ; certaines d'entre elles sont, certes, aussi injustes que sont injustes toutes les inimitiés entre hommes, mais j'en connais une pour l'entendre quotidiennement, et celle-là je la connais, elle envahit directement la conscience que j'ai de ma responsabilité en cette effrayante conjoncture où se joue le sort de l'humanité: c'est la déception d'Ismaël, la colère d'un coeur qui saigne. Eh quoi! Où est la Thora ? Où est Israël ? Mais où est Israël ?

Alexandrie, le 12 mai 1954.

 
What Israel? by Carlo Suares

I would like to show that the words "State of Israel" do not make sense because a State as constituted in the heart of a country, a nation, a people, a state such as that it expresses itself as the will of power and sovereignty of any minority in power, a state like all modern states, fruits poisoned by money interests, perpetual sources of conflict and war, is incompatible with Israel as it will never be a constituted "thing," never the personification of sensory, temporal and idolatrous values, never nothing if it is not granted to the Lord to affirm his one and only Sovereignty. And I would like to show it, not to demonstrate it: there is, in this incompatibility, evidence at once and a destiny, a real fact and a goal. No state is viable and it has been necessary for Jews to demonstrate it by creating, as a child, among all the non-viable states, the least viable state of all, the most absurd, the most locked up in unjustifiable borders, the most dependent on sums of money begged.I do not speak of lands or houses, nor trees nor fruits, nor work nor tools of work, I speak of the State and designate this modern idol and accuses this modern moloch that kills. The struggle of the States, all the modern states, from the giants to the dwarves, against the Lord, against the sovereignty of the uncreated, of life as none of us can conceive, the States so-called sovereigns who, bursting with fear of each other, commit suicide under the weight of their armaments, this fight divides men against the only value that is: the Divine and Human Unity.

The outcome is not to be demonstrated: everyone sees that it is Babel, that it is the fire of Sodom and Gomorrah. Jehovah will conquer, and it will be too bad. It was necessary for our false civilizations, suffering from generalized sepsis, to give the spectacle of experts, statesmen, generals, a learned and respected multitude, drawing on the world map tens of thousands of kilometers of borders in the aftermath of a world war and tens and tens of thousands of kilometers after another world war, fabricating so-called states, cutting Germany in two, Berlin in four, Korea in two, Indochina in two, Jerusalem in three, India in one India and two Pakistans, the Arabs in eight declared slits and I do not know how many other secrets, so that Jews in haste inoculate this disease.

It was necessary for the strongest states to reveal their weakness so that weaker states could resort to force. False values ??had to be proclaimed true under the global rule of the police, and people were fooled by the granting of a simulacrum of sovereignty so that Jews in tow were enthusiastic about words without content and go astray.

All the elders of Israel gathered together and came to Samuel to Ramah. And they said to him ... We have a king over us to judge us, as there is among all nations. Samuel saw with displeasure that they said, Give us a king to judge us. And Samuel prayed to the Lord. And Jehovah said to Samuel, Hear the voice of the people in all that he saith to you, for it is not you whom they reject, but me whom they reject, that I may not reign over them."

Sovereign king, sovereign prince, sovereign people, sovereign parliament, sovereign dictator, sovereign bourgeoisie, sovereign proletariat, sovereign policy, sovereign money, sovereign hatred, sovereign machine gun, sovereign bomb. Choose your sovereign, you are free: Listen to the voice of the people in all they say to you! Terrible words, terrible freedom, horrible and bloody rejection of the Lord. These are the modern states. Here is the State that usurps the name of Israel, similar to the others, but more erroneous still, more immediately condemned to be only contradiction, because of its usurpation.

By what right does he name himself? Israel is not that. Israel is not here. Israel is a Name. This is the name which the angel of Yahweh bestowed on Jacob, the son of Isaac, Abraham's son, following the famous mythical battle that only the few men who are its place understand. And this blessing is neither a refuge, nor a certainty, nor a safety, nor a haven, nor a warmth, nor a carnal consolation, nor a promise, nor a promised land, nor a rest, nor a balm, but a an open wound in the flesh of those on whom Jehovah throws himself to kill them, when he can not kill them.

I know, I know they have suffered too much, these new "Israelis" this is the explanation of their behavior but not the justification for extending this behavior. I know: many of them will rise up to shout, "and from what heart do you dare to speak thus, you who have not suffered? ;. I ask them to forgive me and to listen to me, because during all the long duration of their impossible agony with insane torturers, I Suares and my father before me, and his father, and the father of his father, for several centuries, we lived in our peaceful house, at Ishmael my brother, in Egypt.

And it is from Egypt, from a quiet suburb of Alexandria where the jasmine of my garden embellishes the summer nights, that I throw, that I must make an appeal, an urgent cry (because terrible are the circumstances that provoke it!) to the Jews of the whole world, to the Jews of all Continents, for you to blow these frontiers right away, today.

I say, break these frontiers now, right now, at this very moment, and let no one dare to shrug that order; Abraham has no boundaries, neither the prophet Jesus, nor the prophet Mohammed. And what are you doing?

Because to trace these stupid lines on the surface of the earth and to slaughter each other on these stupid lines, it is quite obvious that we must have lost all contact with the timeless, blessed be it in its creative power. We must have enclosed, circumscribed, in these same frontiers our uncircumcised hearts and minds. We must have been subdued by the pompous assertions of leaders, I mean temporal exploiters, assertions entirely based on contradictions such as "if vis pacem para bellum," opposing means to ends, as if it were said that for it is necessary to go down, to go down each day a little more, in the extravagant hope that this descent, which is accentuated, which makes snowball, which becomes avalanche towards the depths of the abyss could "a day" by one do not know what juggling of his own becoming, we land at the top of the human!

For such is our folly that, sacrificing all our days lived to ideas of the future, being to a falsehood, our security to an idea of future security, we make war, wanting peace, but not knowing how the want to. These geographical frontiers, bristling with arms, serve no doubt, the material interests of powerful minorities. But these powers can never compel me to reproduce these traces in my heart and in my thought, and will not silence me and gag those who today hear me and will not silence them and be defeated.

I want an African France and without any borders within African France and without borders with Egypt and Sudan and I want an Arab world without any borders within the Arab world, and without borders with all the regions of the world that would have no borders, and the peace of Abraham was established. Let no one shrug their shoulders by invoking exchange control, a building called the Pentagon, or the enemy on the other side of the border. I have seen in Egypt how some new and clean men have landed - or embarked - decrepit and obese individuals who proliferated in the entrenchments of a state and I see every day how this salutary revolution hesitates and recedes before the formation , the manufacture of a new state. These men, because they are young and fresh, see what their elders no longer see, that unity is essential, and impossible to reach by the means tried so far: Byzantium, then St. Petersburg and today Moscow proclaims the primacy of temporal power over the spiritual: Christian Rome, then Paris, London and Washington, more and more, hypocritically, proclaim the primacy of a "spirtual" that that changes its name each season.

Let a new state take root in the soil poisoned by false values, and the Revolution will be deprived of sap. I see these young and fresh men struggling under the blows ,. brutal powers that surround them from all sides, stumble in the pitfalls of false democracies, false liberties, false civilizations of the West or the East. I hear them invoking the spirit of the Prophets, from Abraham to Muhammad, calling for help to awaken even the echo of that voice that has been silent ... I see, in this consecrated cradle that Egypt, the possibility, the will, the necessity of a new birth, of a civilization from which the Lord would not be rejected. And, at the same time, in the face of this coolness that is searching for itself, what does the eldest Israel answer to his brother Ishmael? What does he bring back from his millennial journeys? What wisdom ? What love? What understanding? What intelligence? What sum, what rejection, what perception of reality, what opening to the Uncreated, blessed in his creations? Because they have suffered, these "Israelis" are lying in the bed contaminated by the most absurd, the most impossible, the most inhuman problems under their human appearance, the most dangerous. The causes of the enmity that Ishmael has given them are numerous; some of them are, of course, as unjust as all the enmities between men are unjust, but I know one to hear it daily, and that one I know, it directly invades the consciousness I have of my responsibility in this frightful conjuncture in which the fate of humanity is played out is the disappointment of Ishmael, the anger of a bleeding heart. What! Where is the Torah? Where is Israel? But where is Israel?

Alexandria, May 12, 1954.

Letter to Jews, Christians, and Muslims